Myriam DEBLOND

60 Jaar

Geboren Bilstain

Overleden 19/10/2008 Bilstain

Myriam DEBLOND
Limbourg

    Rouwberichten

    (1)
    • Difficile de mettre des mots sur le décès d'une maman.
      Difficile de trouver mieux que les paroles que nous avons partagées lors de la messe de funérailles (22 octobre 2008)

      Manque ici l'homélie du Fr. Dominique Collin, o.p., qui a pourtant eu un effet 'régénérant' sur l'assemblée...
      Nous sommes sortis de cette célébration avec le coeur réchauffé par les chants, les paroles, l'esprit.

      Partie trop jeune, elle reste dans mon souvenir sous de multiples visages, dont d'une certaine manière celui d'une ado de 60 ans... enthousiaste, créative, généreuse, jusqu'au bout.

      Merci pour tout.

       

      (Extrait de l'hommage que j'ai lu)

      Bien sûr,
      Bien sûr, on pourra dire que c’est trop tôt,
      Bien sûr, on pourra dire que c’est injuste
      Bien sûr qu’elle aurait voulu rester encore de nombreuses années avec nous. Et que l’on doit se libérer et te libérer de tous les futurs rêvés qui seront autres.
      Bien sûr, on se dit ça, et c’est tout à fait normal.

      Moi j’ai aussi envie de dire merci.
      Même si j’ai peut-être la voix brisée par l’émotion, le cœur, lui, reste intact.
      Il est même plutôt gonflé de gratitude.
      Gratitude pour :
      -    La personne qu’elle était, qu’elle reste dans nos cœurs,
      -    Gratitude pour son esprit joyeux, toujours prompt à s’enthousiasmer, organiser des fêtes, à relier les gens,
      -    Gratitude pour tout ce qu’elle m’a apporté, nous a apporté…

      (…)


      Je voudrais d’abord saluer sa personne, la beauté simple qu’elle rayonnait.
      Comme Romy Schneider (dont elle a été un sosie pendant la trentaine, au point qu’on l’arrêtait à Bruxelles pour lui demander des autographes), elle a poussé la coquetterie jusqu’à partir trop tôt. Partir dans une fleur de l’âge… pour nous laisser une belle image.
      (Elle qui adorait faire les surprises, sur ce coup-ci, nous aura tous pris de court... )
      Myriam était qqn qui aimait faire les choses avec esprit en toutes choses : le beau,  l’ordre, l’harmonie.    Le jardin, la décoration.
      C’était un poisson. Pour le zodiaque, pour les bains, et pour les piscines.
      Elle qui allait jusqu’à briser la glace de la piscine pour nager en hiver.


      Maman n’était pas quelqu’un que l’on voyait dans une Eglise.
      Et pourtant, c’était quelqu’un de spirituel, parce que pleine d’esprit, s’intéressant aux sagesses orientales, à l’énergie du Chi dans la pratique du QiGong.
      Et pourtant si l’on croit que la religion c’est de relier les gens ,
      Alors Myriam était quelqu’un de profondément reliant, qui adorait susciter des occasions de se faire se rencontrer famille, amis, …
      Je compte bien que ça ne disparaîtra avec elle,
      Mais au contraire, je fais déjà le constat ces derniers jours :
      La toile humaine a ceci de particulier
      Que quand une maille s’en va,
      Au lieu de se déchirer
      La toile se resserre.

      (...)

      Autre leçon : on ne peut changer le passé. On ne sait de quoi demain sera fait. Il faut vivre le présent, chaque jour avec intensité, avec générosité.  La vie éternelle est là, à notre portée : il ne faut pas l’attendre, mais la vivre, la faire.
      Myriam, maman, tu t'es endormie, mais j’y vois sans doute une occasion de réveil, pour moi-même, pour d’autres aussi, à vivre chaque jour.

      A présent que la mort t’a enlevée, t’a amené dans son mystère, derrière l’arc-en-ciel.  Tu es devenue une inaccessible étoile. Mais la lumière de cette étoile, l’intensité de chaque moment vécu dans la générosité et dans l’amour est présent pour l’éternité.

      Que la terre te soit légère.
      Ton esprit, ta lumière, restent avec nous.

       

       

       

      Extrait de "Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?" (Christiane Singer)

      L’erreur fondamentale de nos pensées binaires est d’opposer la mort à la vie. La vraie paire d’antonymes est naissance et  mort, le passage du commencement, et le passage de la fin. Et ce qui passe par ces deux portes, et s’y engouffre, c’est , dans les deux cas, la vie.

      La mort est comme la naissance, inhérente à la vie, et non son opposé.
      Souvent, de nos jours, tout ce qui est hostile à la vie est appelé mort.

      Peu à peu dans la conscience contemporaine la mort devient le mal absolu, l’ennemi numéro un. Il n’est que de voir à quel point elle est considérée comme l’échec absolu dans les services hospitaliers.

      En citant récemment Mozart : «  La mort, cette fidèle et excellente amie », j’ai été surprise de constater à quel point cette phrase, si sereine à mon oreille, était mal perçue.

      Face à la mort, les êtres et les choses gagnent en contour, en poids, en densité.
      La vraie vie, lente et appuyée, capte l’attention qui lui revient, et l’agitation de nos fausses vies s’estompe. Nulle part l’instant n’apparaît aussi fragile, aussi filigrane et digne d’attention.

      Dès que je livre passage à ce qui est, que je m’ouvre au flux du réel dans une porosité toute amoureuse, la mort perd son aiguillon.

      De l’admirable roman de Chaim Potok Mon nom est Asher Lev me reste le dialogue entre l’enfant et son père devant un oiseau mort :

      « Père, pourquoi le Créateur de toute chose a-t-il permis la mort ? » « Mais mon fils, c’est parce que sans elle – et si rien jamais ne nous arrachait à ce monde- nous ne saurions pas combien la vie est précieuse ».

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